Il partit sans dire un mot. Encore une fois. Que pouvait-il bien caché derrière cette personnalité repoussante ? Pas un mot il n'a pipé de son histoire, même devant ses supérieurs tel que moi ou les membres royaux. Têtu ou hautain ? Un peu des deux, a mon avis.
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A FEU ET A SANG !
C'est les premières paroles qui me reviennent, la nuit où mes cauchemars copie mes souvenirs pour que je les revive a nouveau. La première chose dont je me souvienne, c'est cette nuit là. J'étais trop jeune avant pour que je ne retienne ce qui m'est arrivé pendant ces années ... ni même pour me permettre de mettre un visage sur ma mère ou mon père. Je savais seulement que tout deux avaient périt cette nuit, et que c'est a ce moment là que leur règne a prit fin sous mes yeux.
Une lame traversa le dos de ma mère pour venir percé la peau de son ventre, alors qu'elle venait vers moi. Mon père avait péri quelques temps en arrière, face aux bourreaux qui étaient apparus il y a une dizaine de minute a peine. La lame retirait, le corps de ma mère s'écroula devant moi tandis que ses yeux bleus océans m'indiquèrent toute la douleur et la peur qui s'engendrait dans ses derniers moments de vie. Sa main ne m'atteint pas attend, mes pas se précipitant vers elle. Je la pris dans mes faibles bras, le soulevant un peu avant de le bouger. Rien, aucun signe. Mes bras avaient beau la prendre contre mon buste brûlant, elle ne bougeait plus, alors que les larmes roulèrent telles de la pluie sur mes joues d'enfant. Je relevais ma tête légèrement après quelques secondes a trembler désespérément dans ce chaos, mes yeux se tournant vers l'encadrement de la porte, vers la silhouette que je percevais a peine. Mes pupilles se rétrécirent, le reflet de la main qui s'avançait vers moi se dessinant sur mes iris. A partir de là, je ne sentis plus qu'une vive douleur me prendre a la tête.
J'avais mal. La main qui avait bouché ma vue pendant quelques longues minutes, me traînait loin de ma demeure dorénavant en feu que j'aperçus vaguement quelques secondes. Mon corps seul se traînait, car on m'avait empoigné les cheveux pour conduire ma carcasse jusqu'à un endroit inconnu. Je sombrais dans un noir qui me sembla presque éternel. Si seulement il l'avait été.
Dans ma somnolence, je perçus des choses ou plutôt des voix et des cris rauques. Le véhicule où j'étais se fit secouer puis renverser par je ne sais quelle puissance ... Mon corps tomba par terre, par chance, au moment où j'entendis un bruit de flammes derrière moi. Ce n'était pas normal, je pouvais le sentir d'ici .. Des magiciens, mais pourquoi ? Sans comprendre plus, je sentis a nouveau mon corps soulevé, mais je n'aperçus pas le visage de celui qui venait de me soulever.
Ma vue trouble, au moment où je soulevais mes paupières lourdes, ne me permit pas de comprendre où j'étais. Puis les objets et les murs se détaillèrent, les chaînes a mes pieds brillaient dans le noir. Mon corps dénudé était allongé par terre, sur un sol froid et qui empestait le sang. Ce qui m'effrayait le plus, c'est le noir qui emplissait la pièce, et la voix étouffée que j'entendais plus loin. J'arrivais a quelques mots prêt a comprendre ce qu'il disait ... Marchand .. esclaves ? Des mages, et des marchands d'esclaves. Je me demandais s'il avait tuer les démons qui m'emmenaient ... Je n'en savais rien.
J'entendais des pas venant vers moi, mes muscles se tendant sous la peur qui me submergeait. Le tissu qui recouvrait la "cage" où j'étais se souleva, un homme munit d'une lanterne se mettant a me fixer de ses yeux gris.
Il est réveillé.
Un autre vint, me fixant aussi cette fois de son regard verdâtre. Une main s'approcha de moi, mais aussitôt je la griffais avec mes ongles assez résistant pour permettre d'arracher la peau fine de l'être humanoïde. Celui ci poussa un léger sifflement entre ses dents en retirant a main, regardant les fines coupures se remplir de sang.
Tss ! On le transportera aujourd'hui a la place, mais il faudra le marquer avant.
Le marquer ?
Oui, suffit de le tenir !
Aussitôt dit, aussitôt fait. Deux mains venu de derrière bloquèrent mes bras, tandis que celui avec la lanterne me tenu les jambes d'une main et la lanterne de l'autre. Quant au troisième ... Une lueur violette recouvra sa paume, traçant des symboles qui formèrent un cercle en finissant. Sa paume s'approcha de mon oeil droit, où j'entrevus ce cercle qui serait la marque du fer. La même douleur, la même signification. Mon corps se tendit tandis que je criais, mon oeil grand ouvert où s'appliqué douloureusement la marque magique. Ma conscience sombra dans le vide a ce moment là, la sensation de brûlure trop importante.
Quand mes paupières se rouvrirent de nouveau, j'avais toujours cette sensation chaude en dessous de l'oeil droit. Mon reflet en confirma d'ailleurs, quand je posais le regard sur du verre non loin : Un cercle était dessiner dans mon oeil, symbole des marchands. Enfin, tout ce que j'avais en tête, c'était m'enfuir le plus loin possible. Je n'avais que cinq ou proche de six ans peut-être, face a ses hommes il y avait très peu de chance que je m'en sorte, mais il fallait que j'essaye.
Mon regard fit le tour de la pièce close, seul les voix au dehors réussissant a passer les murs. Je m'arrêtais sur la serrure de la cage, barré d'un cadenas et d'une chaîne. Ma force de démon n'était pas encore bien développé, alors mes espoirs se portèrent sur ma deuxième nature cachée. Passant mon bras fin entre les barreaux, j'introduisais l'une de mes griffes dans la serrure pour commencer mon travail minutieux. Je testais, je réfléchissais comme je pouvais. Les deux cadenas de mes chaînes s'ouvrirent aussi. Ce n'est qu'après quelques bonnes minutes qu'enfin j'entendis l'objet assez lourd s'ouvrir et tomber, la chaîne se détachant en même temps pour laisser la porte s'ouvrir. C'était ma chance, je n'allais pas la laisser filer ainsi. Poussant la porte de la cage je sortis de celle-ci en silence, attrapant le tissu qui recouvrait la cage pour m'entourer avec. C'était une sorte de grand drapeau noir, avec le symbole des magiciens, le même que j'avais dans l'oeil... Un bruit de fer se relâchant attira mon attention soudainement. Le "mur" au devant de la pièce tomba, le rideau me découvrant comme il aurait dû découvrir la cage. Je fus exposé aux yeux du vendeur et de la foule qui poussa une exclamation d'horreur en me voyant sortit.
Je pris la fuite, fonçant droit vers la foule avant d'exécuter un grand bond. J'entendis l'homme derrière moi hurlait de rage en lançant l'ordre de me poursuivre, tandis que je repris mon appui sur la tête d'un des hommes dans la foule, mon talon le frappant sans qu'il n'est eu le temps de m'attraper. D'un nouveau bond, je traversais l'autre partie de la foule. Seulement ... Des filets de feu vint a ma suite, les hurlements me sonnant aux oreilles. Je n'avais pas encore la possibilité de voler, mais au moins je pouvais rebondir sur les murs assez facilement grâce a mon agilité sans précédent, donné par ma nature féline. Le feu me poursuivait en brûlant ce qui était sur son passage, passant et retournant sur des chemins où les personnes me servaient de bouclier ... sans que je m'en rende compte. Ma peur me condamnait au silence, fuyant dans n'importe quelle direction. Autrement dit, le mage enragé mit le feu a de nombreux bâtiments, dont son exposition.
Au moment où je me retournais, le feu éteint, je vus la place devenir un immense brasier. Les personnes brûlaient avec, dont ceux du marché. Avec le vent qui empêchaient l'extinction de ces flammes, je ne pouvais que regarder ce que j'avais fait, mes yeux d'enfants grand ouvert. Mes cheveux et mon faible et seul habit flottaient au vent, devant les crépitements et les étincelles qui venaient jusqu'à moi. Mon corps était figé, jusqu'à que j'entente une voix sur ma droite, étouffé. Mon regard se tourna sur le côté lentement, avant que je ne retiens vivement un petit cri horrifié. Le mage, celui qui m'avait marqué se traînait au sol, son corps marqué de grandes brûlures tellement que son visage en était déchiré. Il me pointa du doigt.
C'est de ta faute.. tout ça ... Tu es le vrai.. fautif.. Sois maudit, sale démon !
Son doigt pointait vers moi émit un éclair noir, et sans plus de temps une vive douleur percuta mon corps. Je m'écroulais a terre en criant, mes griffes raclant violemment le sol dans un bruit strident. Le mage souriait et rigolait devant moi, au moment où le signe du diable se traça au milieu du cercle. Les traits s'entrecroisaient, se gravant dans ma vision qui me brûlait. J'avais beau posé mes mains sur mon oeil, c'est comme ci on me l'arrachait lentement. J'eu de la chance ce jour-là. Une énorme chance. L'homme devant moi se crispa en poussant un cri étouffé, les pupilles vers le ciel tellement qu'on pourrait ne plus les voir, ses traits crispés d'une immonde douleur. Il succomba avant de pouvoir terminer la malédiction, les traits s'arrêtant après avoir fini seulement les traits de la marque, déjà extrêmement douloureux.
Je restais immobile pendant de longues minutes, griffant presque la peau de ma joue droite pour essayé de calmer cette sensation de brûlure. Mon corps tremblé, je ne savais même pas quelle était ma punition pour avoir tué. Parmi mes victimes, des innocents. En fin de compte, cet homme avait raison. J'étais un meurtrier, un démon.
Le feu continuait a crépité, alors que je restais là, a le regarder brûler et se propager tandis que d'autres essayé de l'éteindre. Quelques larmes coulèrent le long de mes joues, l'une cristalline et l'autre plus noire qui virent s'écraser au sol dans un bruit de gouttelettes.
Mes jambes tremblantes se remirent cependant a bouger, me remettant droit pour pouvoir enfin quitter cet endroit. Quitter cette ville ... Si je pouvais changer de monde.
Pendant des mois, je marchais en essayant de survivre aux épreuves que mon état d'enfant n'aurait pas dû traverser ainsi. Les besoins de ma santé, mes forces ... Tout ça, je devais les prendre en compte pour survivre. Je devais aussi fuir, me cacher, maudit par cette marque gravée dans mon oeil. Je ne savais même pas de quoi il s'agissait, de quelle punition j'avais été victime. J'allais loin. Très loin. Qu'il vente ou qu'il neige, j'avançais toujours de ville en ville en gardant ce tissu noir sur moi, côté noir pour cacher le symbole qui y était affiché. Mes chevilles et mes pieds avaient virés au rouge et bleu sans que je m'en rende compte. Ma peau s'était recouvert de noir et de tâches jaunâtres. J'avais mal, mais si je restais là j'allais mourir de toute façon. Aussi, c'est en franchissant une frontière que j'empruntais le long chemin qui traversait une bonne partie du monde où j'étais. La grande voie, déserte mais souvent je croisais des marchands traversant avec leurs cargaisons cette grande distance.... C'est là aussi, après un an a survivre que je recroisais le chemin des meurtriers de mes parents.
Alors que j'avançais, un peu tremblant, dans une petite crevasse, j'entendis au loin une nouvelle cargaison arrivé de derrière moi. Je n'y fis pas attention, ou du moins jusqu'à que j'entende des voix et des vibrations dans le sol. Je retournais la tête vers l'arrière, quand je vus a mes trousses deux grands hommes. Mes pupilles se rétrécirent, alors que je commençais a courir en lâchant un "
Ne m'approchez pas !" a mes poursuivants. Il en fallait plus pour les arrêter, même beaucoup plus. La poursuite m'épuisa, tellement que ma vue se troublait parfois et j'avais manqué plus d'une fois de tomber. Non, en faite, après quelques longues minutes de fuite je tombais. Pas a cause de la fatigue ni de mon corps en piteux état, mais a cause des chaînes qui s'enroulèrent autour de mes chevilles. Mon corps chuta, roulant sur quelques mètres tandis que les deux autres ne tardèrent pas a apparaître ...
C'est bien lui.Drôle de coïncidence !On l'emmène de suite, ramène le.Mon esprit sombra dans le noir peu de temps après.
Mes paupières s'ouvrirent brusquement, ma vue trouble me déstabilisant d'abord. Cependant, a cet effet je remarquais que même si j'avais réussi a ouvrir mes deux paupières, celle de l'oeil maudit se refermait. Comme si elle cachait son contenu ... La lumière pratiquement absente de la pièce me rendait perplexe tandis que mes instincts félins me permirent de percevoir l'endroit où j'étais ... allongé parmi deux ou trois tâches sèches de sang, empestant l'air que j'avais du mal a respirer. Je ne savais pas où j'étais, encore moins ce qu'on avait fait de moi.. Une chose est sûr, c'est que je n'allais pas rester ici indéfiniment. Je me relevais, du haut de mes cinq ans ou plus peut-être. Je me rappelle de cette ambiance ... Malsaine, silencieuse. Au dehors, j'entendais des cries d'encouragements sauvages et des grognements de rage. Les murs tremblaient parfois sous de lourds chocs, tandis qu'avec mes petites mains j'essayais tant bien que mal de secouer les barreaux rouillés et coupants. J'entendais mon coeur battre sous la peur qui me rongeait, reculant de quelques pas en regardant autour de moi. Dans un coin, des cadavres entassés. De l'autre des chaînes attachés a un solide piqué dans le sol. C'est a ce moment là que j'entendis ses pas. De lourds pas, et une voix forte a l'extérieur.
Je vus passé ce que je n'aurais jamais dû voir. Un homme, presque masqué traînait un cadavre frais d'un homme brûlé et déchiré en pièce, plusieurs parties formant des angles étranges. Le premier était un démon, l'un de ses démons qui m'avait arraché ma mère et mon père. Je sentis mes crocs se serraient, mes deux mâchoires fessant pression l'une contre l'autre. Je les haïssais, en même temps que je les craignais. L'homme me remarqua finalement, laissant tomber le cadavre au sol plus loin.
Enfin réveiller. Bien. Il s'approcha. On va pouvoir faire les présentations.
J'eus a peine le temps de reculer de deux ou trois pas qu'il ouvrit la porte et fit un grand pas vers moi, ses lourdes jambes frappant le sol comme un marteau. Sa main me saisit aux cheveux, m'empêchant ainsi d'aller plus loin pour me tirer vers lui tandis que j'hurlais, en me laissant presque traîner. Il empoigna la base de mon cou, entre celui-ci et mon épaule pour me faire avancer dans le couloir où je trébuchais presque, mes petites chevilles s'égratignant sur les bout de bois sortant du plancher. Mon coeur battait a cent a l'heure, tandis que le démon adulte me lâcha enfin après avoir ouvert une porte et m'avoir pousser dedans, tombant ainsi plus loin en glissant de quelques centimètres.
Voilà notre nouvelle distraction.
Je me relevais sur mes coudes, tremblant avant de relever la tête. Distraction !? Plusieurs personnes me regardaient, dont l'un deux qui fumait en me fixant particulièrement, souriant.
Pourquoi ne pas lui expliqué deux trois trucs .. ? Il a l'air perdu, pauvre gosse...
L'un d'eux, celui qui me fixait particulièrement s'approcha de quelques pas en me saisissant violemment par l'épaule pour m'approcher plus, m'arrachant un cri avant de me faire levé le menton pour que je le fixe de mes yeux apeurés.
Tss, il a plus l'air d'un objet de décoration qu'autre chose. Regardez, il tient même pas debout.
C'est en me poussant sans retenue qu'il me montra d'un regard aux autres. Je m'écrasais par terre sans douceur, toussant. Je ne me relevais pas cette fois, mon corps étendue au sol avant qu'on vienne me relever de nouveau, m'obligeant a resté au moins a genoux.
Attend qu'il grandisse , tu verras bien...
Ok gamin, on va t'expliquer ce que tu fous ici. D'abord, tu te souviens de ce qui s'est passé cette nuit, n'est-ce pas.
L'attaque, l'incendie, les meurtres ... Ma poitrine se serra, tandis que je relevais la tête vers celui qui me parlait. Un fin filet de sang coula le long de mon front.
On a tué tes deux bâtards de parents, les souverains. Et toi, t'est leur gosse ... On aurait dû te tuer aussi.
Il marqua une pause.
Mais on s'est aussi dit que t'allait peut-être pouvoir servir a quelque chose ici ... On sait pas encore quoi, mais ça devrait venir.
Il rigola, s'approchant de quelques pas de moi encore a moitié allongé par terre. Il mit son pied sous mon menton, me le faisant relevé par ailleurs.
Puis ses mages se sont ramenés ... Tss, enfin bref. Nous, c'est Lulyenne. Notre métier, c'est la guerre et le divertissement et ici, t'es dans une de nos arènes. Mais en ce moment, on vise plus haut tu vois ... On peut maintenant fêter notre début de règne ! Mais ce n'est qu'un début ...
Des rires retentirent dans mes oreilles, mon corps tremblant se figeant. Ce nom resta gravé dans ma mémoire, aussi bien que la dernière phrase que j'allais entendre a cet instant.
Et toi, tu nous appartient, fils de Mundus. Et ce, quoi que tu fasse. Met toi bien ça dans le crâne, bâtard.
Appartenir, comme un objet. Je n'eus pas le temps de pensé plus qu'on m'empoigna l'épaule pour me transporter de nouveau.
Tu seras marqué a tes 7 ans ... Sois patient jusqu'à là.
On m'attacha dans la cellule vide et empestant la mort, le rire du démon s'éloignant peu a peu dans l'ombre. Marqué. Je n'avais aucun échappatoire.
Je restais jusqu'à mes six ans et plus dans cette cellule, enchaîné comme un vulgaire rat. Mes lourdes menottes de fer me rongeaient la peau, me coupant presque les veines qui me grattaient horriblement a chaque fois que j'arrivais a bouger ne serait-ce que d'un millimètre ses menottes. Je n'avais plus de vêtements, on me les avait retirer au cours de l'année précédente pour qu'on me place un point noir sur un côté de mon dos après observation et argumentation. Parfois, on me faisait faire des choses difficiles. Pour me renforcer et forgé ma nature de démon, disait-il. Je ne savais pas a quoi cela correspondait, mais en même temps que les jours passés j'avais sympathisé avec une personne dans la cellule d'en face. Un homme, d'une trentaine d'année. Il avait été transporter ici alors qu'il était perdu au milieu d'une place déserte, destiné a mourir. Je ne savais pas de quelle race il était, peut-être humain ou autres. C'était un combattant d'arène, comme moi j'allais l'être probablement...
Un jour, on vint me chercher. Mon visage avait pâli, mes yeux ternis. La crasse s'était accumulé sur ma peau autant que des traces de sang sec un peu partout. Mes cheveux avaient poussés, laisser a l'abandon depuis que j'avais été amener ici. L'homme masqué venu me chercher pris mes chaînes et me conduisit jusqu'à devant une porte, après m'avoir fait enfilé ne serait-ce qu'un simple bas. La porte s'ouvrit, et je découvris cette fameuse arène. Les tribunes étaient bondées, la place énorme et circulaire. Mon coeur résonnait dans tout mon corps, tandis que les cris d'enthousiasme s'élevèrent. Qu'allait-il faire ?
On me conduisait au milieu de la place, tandis qu'une sorte de poteau a forme d'un L a l'envers m'y attendait. Il y avait une poulie, très longue qui menait a jusqu'à derrière une porte en grille, large. Sans même que je comprenne mes chaînes aux pieds furent placés a l'intérieur, celle aux menottes enlevées et celles-ci serrées davantage. Je criais, me retrouvant la tête en bas en quelques instants. Je fus monté a quelques mètres du sol, tandis que l'homme se retrouva enfermé derrière cette grille.
Je criais.
ARRÊTEZ ! LAISSEZ MOI DESCENDRE !Mes cris fut couvert par une porte qui s'ouvrit, ma voix se taisant de peur. Avec une démarche sauvage, des chiens ou plutôt des loups enragés entrèrent en scène. C'est a ce moment là que je compris ce qui allait m'arriver. J'hurlais de plus belle en secouant les chaînes a mes pieds comme je pouvais, les loups se jetant sur moi après un instant de course a travers l'espace vide. Je relevais mes mains difficilement pour éviter une morsure qui m'aurait arracher un bras, les canidés affamés aboyant frénétiquement en sautant presque a ma figure. Le public décidait : Plus, ou moins.
Ils décidèrent plus.
La poulie me descendit de quelques centimètres tandis que plusieurs coups de crocs me frôlèrent, les chiens énervés et fous de me voir a une telle petite distance. Je comprenais maintenant pourquoi certains n'avaient plus de visage.
Le spectacle dura encore une dizaine de minute a voir mon visage décomposé par la peur, ma voix exténuée. Enfin, on jeta un petit festin aux loups pour qu'ils détournent leur attention sur cette faible proie, se bagarrant presque pour l'avoir. Tandis que mes chaînes aux pieds glissèrent de la poulie, me laissant choir par terre comme un vulgaire objet. Mes chaînes résonnèrent contre le sol.
Les yeux des chiens se tournèrent vers moi. Une vague de peur et de calme m'envahie entièrement, tandis que mes membres cessèrent de trembler. Mes cris et mes hurlements ne servaient a rien ici, c'était une sorte de premier test. Je survivais, ou non, comme le choix qui a été donné a tout ces morts que ce démon ramenait chaque jour. Seul les plus fort restaient. D'un mouvement, comme si c'était un réflexe de toujours, j'étirais mes deux bras le plus fort possible dans deux sens contraires. Mes menottes rouillées s'étirèrent, tandis que mes muscles douloureux se mirent a gonflé, tendus a ses extrêmes. Je voyais les chiens se rapprochaient davantage de moi, comme une mort bruyante sonnant a mes oreilles.
Les menottes cédèrent enfin. Je posais mes mains au sol pour me relevé et puiser dans la force de mes jambes pour m'envoyer assez loin en arrière ou part ailleurs, m'accrocher a la poulie et monter dessus. La foule hurlait de joie et des choses que je ne comprenais pas...
Je brisais les chaînes a mes pieds, tandis que je me concentrais sur ce qui me menaçait, ou autrement dit les chiens. Je tendis mes muscles, mes pupilles rétrécies. Mon premier véritable combat, j'avoue encore aujourd'hui qu'à ce moment là, je venais d'étiré un sourire d'excitation et de douleur.
Le noir pendant un certain temps. Ou plutôt, je me souviens être sortit ensanglanté mais vainqueur de ma première expérience en arène. Pour la suite, jusqu'à mes sept ans, on m'entraîna sans relâche. A chaque fois que je ratais, on me le faisait payé car dans le véritable moment je n'aurais jamais le droit a l'erreur : la mort ou la victoire.. Soit au fouet, soit a la main. On m'apprit a manier les armes blanches, ou du moins les bases qui correspondaient a toute les lames. En fin de compte, j'étais plus a l'aise avec mon corps sans pour autant être un abruti avec des lames en mains. Les deux en même temps, ça peut paraître compliqué mais j'ai toujours été a l'aise dans cette performance... Ma volonté, elle, était faible. Peu a peu j'avais appris a fermer ma gueule et subir. De jour comme de nuit, le repos n'était pas une chose prioritaire pour eux. A chaque mot, même si ce n'est qu'un "aie" ou un "j'ai mal, arrêtez" sortant d'entre mes lèvres, on me crachait a la figure de me taire avant de me la faire bouclé. Le monde se foutait de moi et de mon état, ce que je pensais n'avait aucune importance aux yeux des autres. J'avais encré ça bien a l'intérieur de mon crâne. Tandis que je subissais les inlassables punitions pour avoir des sentiments ou des faiblesses, ma partie de démon qui coulait dans mon sang n'attendait que "ça"... Mais j'étais tellement effrayé, serait-ce un jour capable de blessé quelqu'un.
Un mois passa, tandis que les jours ne m'étaient plus connu. L'homme d'une trentaine d'année, dans la cellule d'en face continuait a me souffler des mots qui se voulaient rassurant et encourageant. C'est surement la dernière chose a laquelle je me raccrochais. Et pourtant ... J'entendis un porte s'ouvrir, tandis que je relevais mes yeux sombres et fatigués vers celui qui avait le malheur d'entrer ici. C'était ...
Alors, tu as été patient gamin ? C'est ton anniversaire !
Il m'empoigna par mes chaînes qu'il détacha d'un mouvement, tandis que je poussais un grognement de rage en me sentant tiré violemment face contre terre. J'avais oublié, je veux oublier ce moment. On me traîna jusqu'à une pièce, m'enchaînant a nouveau a terre où on me mit a nu. Face contre terre. Je ne savais pas encore ce qui allait se passer, ni la douleur qui allait s'engendrer.
J'entendais des crépitements au coin de la pièce, le bruit du fer encore chaud s'approchait dans mon dos. Je tremblais de peur, tandis que je commençais a m'agiter.
Lâchez moi .. Lâchez moi ! ARRÊTEZ !Le fer bouillant se posa sur la peau de mon dos, plus a gauche. Le silence, mise a part le crépitement, dura l'espace d'un instant, le temps d'une vague d'immonde douleur traversant mon corps entier. Mon hurlement traversa l'air, tendu sous la douleur. Des bras musclés me contenaient, tandis que je continuais a hurler tellement fort que mes oreilles se firent sourdes, des sifflements continus emplissant mon ouïe. Je forçais mon front contre le sol, serrant les mâchoires tandis que des larmes coulèrent le long de mes joues. La marque creusa ma peau : j'appartenais aux Lulyennes, le sceau ne s'enlèvera cette fois ci jamais. Autant de mon corps que de ma mémoire, comme pour cette malédiction.
Il retira le fer, mon corps s'écroulant tandis que des nuages de fumée blanche sortirent d'entre mes lèvres saignantes, tellement je le avais mordu pour essayé de contenir le cri de douleur quand l'objet bouillonnant s'extirpa de ma peau. Ma vue se troubla, les larmes brouillant une dernière fois ma vue. Je sentis une main se poser sur l'une de mes côtes, glissant légèrement avant que le noir ne me plonge dans un demi-coma.
J'ouvrais les yeux je ne sais combien de temps après. La douleur me transperça de toute part, mes lèvres sèches se refermant pour contenir ma douleur intérieure. Je devais me taire. Je devais me faire oublier. Oublier, comment ? Je sentis du mouvement près de moi, me faisant sortir de mes songeries brutalement. Mes muscles se tendirent, toujours aussi douloureux et lourds, mes yeux se posant sur ... sur cet homme, avec qui j'avais sympathisé. Il était a côté de moi, enchaîné au mur d'à côté. Il essaya de me rassurer sur le moment, me voyant affolé. Il réussit, j'étais confiant. C'était un ami depuis que j'étais enchaîné ici. Autant dire, un ou deux ans.
Ce jour là, nous nous retrouvions. Dans l'arène. Face a face, arme a la main. Il m'avait dit qu'il avait trouver une solution, je devais seulement attendre et regarder les Lulyennes. Il avait ma confiance, alors je le fis.
Que j'étais naïf.
Je déplaçais mes yeux vers les hommes assis qu'une vive douleur me traversa. Ce genre de douleur qui ne pardonne pas. Je baissais les yeux vers l'épée qui venait de me trancher, le sang coulant depuis les bords de la plaie. Je levais les yeux vers l'homme souriant de pitié en me voyant déjà laissé filé quelques gouttes de sang d'entre mes lèvres.
Non, tu croyais sérieusement que j'étais de ton côté ?
Cette phrase me transperça le coeur, comme une deuxième épée.
Tu apprendras que quel que soit la personne, quel que soit le monde, tout le monde pourra un jour ou l'autre te trahir. Et crois moi, un gosse comme toi ...
C'est tellement facile a berner.
Il retira son épée, m'enchaînant d'un violent coup de pied dans le bas du ventre. Je roulais quelques instants avant de m'immobiliser, me vidant de mon sang particulièrement lentement. Je n'arrivais pas a résister au sentiment de vide et de douleur qui s'emparait de moi. Ma confiance avait été trahie. Je sombrais a nouveau dans le noir le plus complet, mon corps s'écroulant par terre après que j'ai essayé malgré moi de me relever. Jamais. Jamais plus. La douleur était telle que je me dis que je ne me réveillerais jamais, plongeant dans un sommeil éternel. Je me trompais, encore une fois.
Je pris une grande inspiration douloureuse, toussant plusieurs fois du sang avant d'ouvrir les yeux. J'étais quelque part, mais je ne savais où. Je regardais autour de moi, mes yeux croisant le regard doré d'un des membres des Lulyenne qui paraissait ... au fond, effrayé.
Tss ... Hé, bâ-
LA FERME.Ma respiration était rauque, je voulais partir. Le démon se leva brusquement de sa chaise et m'empoigna au moment où je me préparais a lui percer les deux yeux de mes doigts déjà ensanglantés. Ma poitrine me faisait tellement mal, comme tout mon corps. Il me brisa presque les os, une main retenant mes poignet et l'autre m'agrippant les cheveux. Je poussais un gémissement de douleur au moment où il tira davantage ma chevelure.
T'as rien dit hein, sale gosse ! Que t'étais maudit !
Je ne sais même pas de quelle malédiction il s'agit !Après un instant, il me relâcha. Un sourire mauvais envahit ses lèvres tandis que mon corps frissonna, sa voix un peu moqueuse avant de reprendre un air sérieux et grave.
Tss ... Ignorant. Celle-ci, c'est la malédiction du diable, l'une des pires qu'on peut avoir. Il ne t'a pas raté pour ça. Oh, et bravo, ta première victime humaine dans l'arène.
Il marqua une pause.
Le pire, c'est qu'elle peut apporter bien des malheurs, jusqu'à la mort même a celui qui la fixe pendant un certain temps ... Mais encore faut-il pouvoir supporter sa vision. Le lieu même pourrait être maudit ! Mais la véritable punition, c'est qu'à chaque fois que tu tuera quelqu'un ... Ton état de santé se dégradera en fonction de la souffrance de ta victime. Autrement dit, plus tu tue de personnes, plus ta vie sera mauvaise ... jusqu'à se raccourcir même. Tu vas souffrir pour tes péchés, sale maudit.
Je déglutis... J'avais tué un humain ? J'étais mort, au moment où je me suis écroulé ! Ou alors ... Je baissais les yeux vers mon ventre, touchant l'endroit où la plaie était pratiquement refermé grâce aux soins et a ma résistance naturelle. Je m'en étais douté, mais la douleur était tellement forte.
Héhé ... Toi tu ne l'as pas loupé.
Il aurait visé, je serais mort a l'heure qu'il est... Ma main sur mon ventre, je soupirais silencieusement. Je me sentais seul et perdu, mais au moins je me sentais moins sale car les démons m'avaient nettoyés pour éviter que la plaie ne s'infecte ... Mais, pourquoi ? ... Je tournais la tête vers la porte qui s'ouvra, sursautant légèrement en regardant un autre entrer.
Le gosse sera exécuter demain, on ne peut pas le laisser ici plus longtemps quitte a nous maudir. Il te reste quelques heures avant... Attrape le, dépêche !
Une sueur froide me parcouru le dos, renversant la table où j'étais. Non, je devais m'enfuir avant, je ne devais pas mourir. Le démon se jeta sur moi, m'agrippant les cuisses de ses deux poignes d'homme. Mon talon le frappa sous le menton suivit d'un crochet droit, le repoussant de mes deux mains. Mes ongles poussèrent en pointe, les bouts acérés pénétrant l'oeil droit du démon. Je lui creva l'oeil jusqu'à touché sa chair, le sang frais tombant sur mon visage, resserrant ma prise alors qu'il hurlait. J'avais beau être jeune, j'avais développé ma force pendant les années où j'avais été ici en tant que "gladiateur" d'arène, contre des bêtes sauvages, des hommes ou simple torture/distraction. J'avais servi les Lulyenne jusqu'à que je crève ... On pouvait le dire. Comme un chien, on m'arrachera surement la tête si jamais je n'arrivais pas a m'extirper de là. La douleur se faisait sentir : mes muscles étaient comme déchirés par toutes ses journées du matin au soir a traîner dans l'arène ou dans ma cellule ses chaînes aussi lourdes qu'un boulet. Les chaînes de mes deux sceaux, je suppose. Mon corps ne me faisait jamais défaut, mais j'avais mes propres limites. Seul le dernier coup de poing passa, touchant sa mâchoire. Le reste de mes coups faisaient comme une vague de douleur jusqu'à transpercé mes organes. Ce fut facile pour le reste de ces démons de m'assommer en frappant un grand coup ma tête par terre.
Je ne sais pas combien de temps j'étais resté ainsi, j'avais cru même ne jamais me réveiller. Cette fois-ci, je me rappelle, je devais atteindre les 10 ou 11 ans. Là où je me réveillai totalement, ce fut au moment où on me traînait en sang vers une place. Je ne sais pas laquelle, ni comment mais une place. Mon corps était couvert de bleu, tandis que je contemplais mes côtes touchants ma peau. Je devais en avoir peut-être une de casée, mais je m'en fichais. Le moment où on m'avait tabassé et j'en passe, mon corps en était devenu paralysé et endormi, je n'avais pratiquement rien ressentit d'autre qu'un sentiment de vide. Ma peau était couverte de tâches plus ou moins importantes : bleues, violettes ou encore verdâtres et jaunâtres, parfois et beaucoup marron foncé presque noir. Mon front si je puis dire pissait le sang, me rendant aveugle de mon oeil normal. Mon cerveau allait certainement explosé, je pouvais déjà voir la scène de ma mort défilé dans ma tête.
On finit de me traîner devant une foule dont j'étais habitué, face a un homme avec un marteau. Un marteau ? Oui, ceux en pierre un peu rectangulaire. Vous voyez le genre ? Je pouvais sentir la pourriture du sang sur son côté face d'ici. Le crâne explosait, quoi de mieux pour le public ? Après, on donnera mon cadavre aux chiens.. Bah, ça ne me concernait plus, cette suite. On parla, cria et acclama des mots que je ne comprenais pas. Ce n'est qu'après deux longues minutes que le bourreau se tourna face a moi, mon visage contre la terre sableuse. Mes chaînes entravaient mes mains et mes pieds, je n'avais plus d'échappatoire autre que la mort. Le bourreau leva son marteau. Ma vie allait donc se terminer, d'une façon ou d'une autre, sous une exécution.
Un bruit sourd traversa l'air jusqu'à mes tympans sensible. Le cri de quelques spectateurs de l'exécution m'alerta, mon regard se levant vers une masse sombre. Ah, elle. Ici, on avait des créatures pour se déplacer sur les distances longues sans marchandise, on appelait ça des ombres. C'était de grandes bêtes aussi noires que la nuit, avec deux billes brillant de leur couleur or. Un mélange entre une bête de cauchemar et un félin, peut-être aussi un oiseau. Leur apparence ... m'était agréable, comme leur présence. Et cette femelle c'était particulièrement attaché a moi, le temps où j'allais m'occupé d'eux. Certains farouches avaient essayés de me crever un oeil, tandis qu'elle ... C'était différent. Cette attitude, jusqu'à venir me sauver de mon exécution, me faisait une douleur agréable au coeur. J'aurais tant aimé qu'elle ne s'attache pas a moi, alors que j'en étais heureux. A cause de moi, elle allait surement mourir. J'ai toujours eu peur, depuis la mort de mes parents, de voir ceux attaché a moi mourir de nouveau. Je voulais rester seul, et crevé seul.
Peut-être que je ne devais pas mourir, si je ne voulais pas que cela arrive ? Je n'avais plus aucune chance de toute façon .. Si je m'enfuis maintenant, je me condamne a une vie de pourchasse et d'exile. Pour mes crimes, et ce que je suis devenu, en autre.
Je voyais la créature filée tel un serpent entre les personnes qui tendaient leurs mains vers elle, traçant a route vers moi. Je n'y croyais pas, je ne pouvais pas y croire. Mes yeux s'ouvrirent peu a peu, lentement. Celui où ma marque presque invisible vidait mon iris, et mon oeil bleu que j'avais depuis ma naissance. Les mâchoires de l'animal accrochèrent sans problèmes mes chaînes, tandis que celle ci grimpa vivement sur les parois de bois. Ses griffes étaient fait pour. Je voyais le sol s'éloigné, puis l'arène elle-même, bruyante, disparaître dans le décor. Une larme s'échappa de mon oeil intact, sans que je puisse l'arrêter. Je rêve ? Surement... Un beau rêve douloureux.
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*
Ça fait certainement plusieurs mois que nous fuyons ainsi. L'arène principale des Lulyenne a fermé pour une raison mystérieuse, tandis que mes affiches de recherche composent les murs de certains villages où on m'aurait aperçu. "Meurtres, assassinas, sorcellerie. Mort ou Vif.". Je n'avais ma place nulle part, par la peur ou par croyance. J'avais dû tuer plus, encore plus. Parfois même, des innocents, pour m'en sortir indemne. A chaque fois, je ressentais la douleur de mes crimes. Parfois même, sans n'avoir rien rien fait je m'étranglais avec un flux de sang qui remontait étrangement dans ma gorge, avant de finir par colorier le sol de sa teinte rouge. Il m'arrivait de vomir sans n'avoir aucune douleur précédemment, sur le chemin de ma fuite. Mes blessures n'arrivaient pas a se refermer, petite ou grande. Je me demandais alors, si je n'étais pas actuellement mourant. Ah, c'est bien possible.
A chaque fois, mes espérances de vie baissaient a vu d'oeil. Je tombais malade, mon corps n'était plus qu'une épave. Pour moi, je vivais encore. La liberté depuis si longtemps perdu m'avait retrouvé au milieu d'un océan de vide. Alors pourquoi parfois, non même tout le temps, je me sentais seul et je pleurais ? Pour une raison qui m'échappait ou qui me faisait peur, probablement. Si je m'arrachais cet oeil, peut-être que ça irait mieux ? La créature, que j'avais nommé Neko m'y avait empêché de nombreuses fois. Elle était toujours là, et c'est ça qui me maintenait encore vivant. Si le monde pouvait se résumait a nous deux ... Je ne pouvais plus faire confiance a personne, si ce n'est qu'elle.
Une vague traversa l'atmosphère. Une vague non pas naturelle mais d'une force spirituelle bien plus puissante que habituelle. De la magie ? Des magiciens ? Je n'en voyais nul part, l'horizon n'était que vide coloré. Neko s'était arrêté, aux aguets alors que je vus une lumière m'éblouir me tombait dessus, me protégeant avec mes bras. La créature qui tentait de ma protéger reçu la même source de magie, qui nous téléporta autre part. Je sentis a ce moment là un violent frisson me parcourir, une part de moi changeait peu a peu puis plus rien.
Au moment où je me réveillais, j'étais allongé sur un sol froid et construit de pavé. Des gens autour de moi s'agitaient mais n'osé pas approcher, je reconnaissais lentement des villageois, ou plutôt je reconnaissais leurs voix.
Il est apparu avec un portail.Un portail. C'et donc ça la source de magie qui m'avait téléporté. Je restais immobile, sentant plusieurs présences dont deux familières. Il y avait Neko .. et un autre animal, allongé a côté de moi. Je l'avais déjà croisé, je le connaissais et pourtant ... J'avais l'impression qu'il n'était pas avec moi depuis si longtemps que ça. Je sentais plusieurs regards, dont un plus lointain que les autres. Comme un aigle guettant sa proie. Le tissu me recouvrant était encore côté face cachée, autour de mon corps dont seul les jambes restaient visible. J'avais encore ses horribles chaînes qui reliés mes deux pieds, de même pour mes mains. J'entendis le mot,
prisonnier. Puis un silence pesant. L'animal qui était allongé a côté de moi venait de bouger, se relevant. Il avait l'air imposant, car j'entendis des pas reculés et des chuchotements. Neko avait bouger aussi, et les deux bêtes aux marques de démon m'entouraient en cercle, comme pour me protéger.
Je décidais d'ouvrir les yeux, rapidement tandis que mes pupilles dilatèrent se rétrécirent tellement rapidement que plusieurs personnes sursautèrent plus loin, fixant un point avant de soulever mon corps. Les chaînes raclèrent le sol, le tissu sur mes épaules glissant en laissant découvrir ma peau nue presque arraché a certains endroits. Mon état en fit reculé plus d'un, mais Neko vint enrouler son mince corps autour de moi pour me protéger de ses regards. Mes yeux rencontrèrent ceux de la deuxième créature. Un loup, énorme. Je compris alors que je venais de changer de monde.