QUÊTE - Le secret d'Oliena [Okami Tsukiyo]

Le Secret d'Oliena

Depuis quelques temps maintenant, une jeune prêtresse d'Aztar nommée Oliena, et aveugle de naissance, disparaît quelques temps de la cité fortifiée pour se rendre nul ne sait où. Guidée par son daemon, un petit furet, elle revint toujours saine et sauve, mais elle refuse de parler de cela.
Ne souhaitant pas renvoyer la petite de Sancyria, le Haut-Prêtre a décidé d'engager une personne de confiance pour percer le mystère entourant Oliena, et enfin, d'obtenir des réponses.
Il faudra pour cela suivre la jeune fille sans se faire remarquer, et voir où cela mènera...

Te voilà arrivée devant la grande porte de Sancyria la Blanche, cité fortifiée se dressant au milieu de la plaine et illuminant celle-ci d'une douce et chaude lumière, sucrée comme le miel. Elle est actuellement gardée par deux Chevaliers des Neuf en armure rutilante, qui veillent à ce que nulle entité dangereuse ne pénètre dans la cité blanche. Les deux gardes ont été avertis de ton arrivée, et te laisse passer sans problème, te permettant d'entrer sur la place principale de la ville.

Mieux vaudrait aller trouver le Haut-Prêtre et lui annoncer que tu es là.

Que la quête débute !

QUÊTE - Le secret d'Oliena

Je n'étais toujours pas décidé quant au chemin à prendre dans les semaines à venir. Contrairement à mon frère qui ne cessait d'argumenter sur pourquoi rejoindre la rébellion. Je soupirai. Lui, il avait toujours la foi que les choses puissent changer, s'améliorer. Moi ? Mmpf. Je repensais à l'état actuel des choses. Et au fait que c'était une rébellion qui nous avait amené ici. Ce n'était pourtant pas moi la tête de la famille qui aurait du se rappeler de ce détail... Mais sans doute Ame était-il plus optimiste que je ne l'étais. Enfin. Toujours est-il que je voulais pouvoir réfléchir tranquillement. Et ce n'était pas en risquant nos vies sur les route tout les jours que j'allais y arriver. Heureusement, il semblait que Sancyria avait besoin d'aide pour une sorte de mission de pistage ? Autrement dit, quelque chose d'assez simple pour moi. Comme me l'avez faire remarqué Griffin, lors de cette mission, nous serions dans les alentours et sous la protection de la ville de la Ville Sainte. Cela nous permettrait d'être un peu au calme. Alors nous avions accepter et un messager était parti prévenir la ville.

Et vu l'accueil, il avait bien fait son boulot. Les deux gardes nous laissèrent passé et je les saluais d'un signe de tête silencieux. Bon, nous y étions. Maintenant, le Haut Prêtre. La bonne nouvelle, c'est qu'on pouvait assez facilement demander notre chemin aux gardes de la ville. Faut dire que ceux-là, ils n'essayaient pas de nous éradiquer. Malgré tout, je ne me dépareillais pas de ma méfiance, préférant garder ma capuche sur mes oreilles. L'un des garde m'indiqua une tour lorsque je lui fis savoir la raison de notre présence. Acceptant même de nous conduire à ce qui devait être la demeure du Haut-Prêtre. J'allais toquer à la porte quand je fut interrompus par un coup de coude dans les côtés. Je tournais la tête vers Ame qui me fixait avec Suri.

- Tu pourrais te découvrir quand même.

Mmh. Oh et puis après tout. En théorie, Sancyria était neutre et recueillait même des Lykaios venus échappé à la persécution... Et puis nous n'allions pas faire face au premier pequenot du coin, il était vrai. Même Griffin semblait plutôt d'accord avec mon frère. C'était dire. Je retirais donc ma capuche avant de toquer, sans être interrompus cette fois.

- Haut-Prêtre ?

Je me permis d'ouvrir la porte.

- Toute nos excuses pour cette intrusion, mais nous avons entendu dire que vous cherchiez quelqu'un pour veiller sur l'une des prêtresses de Sancyria. Nous sommes les personnes qui se sont proposé pour remplir cette mission.

Je n'étais pas vraiment habitué à être aussi formelle. Mais pour le coup, je voulais éviter de me faire jeter hors de la ville à peine arriver. Alors autant marcher sur des œufs avec le grand patron.

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Le Haut-Prêtre de Sancyria, tourné vers la fenêtre de ses quartiers, regardait l'horizon d'un air soucieux. Du haut de sa tour, au plus près de la Lumière divine, rien ne lui semblait impossible dans la grandeur des Neuf ; et pourtant, ses yeux comme son coeur avaient beau chercher, ils ne trouvaient la réponse, la solution à son problème.

Le daemon du vieil homme était un lièvre blanc qui, assit à côté de son âme-soeur, partageait ses craintes par la pensée. Tout deux le savaient parfaitement - dans quelques heures, Oliena sortirait seule, accompagnée de son daemon, et échapperait mystérieusement à quiconque la suivrait. Peut-être cette fois serait-elle différente.

Un frémissement des longues oreilles de son âme-soeur et une pensée de celle-ci prévenir l'homme de l'arrivée imminente de l'envoyé du Roi. Forendon attendit patiemment que l'individu est fini de monter, tout en tripotant machinalement le chapelet qu'il portait à la main. Puis enfin les portes s'ouvrirent, poussée par une femme que le Haut-Prêtre reconnu tout de suite comme une Lykaios... Une femme par moitié canine. Leur dernière chance, peut-être, mais également leur meilleure.

- Ah, Bonjour à vous, entrez donc.

L'homme fit une pause dans son dialogue en se détournant de la fenêtre, se mit face aux individus qui pénétraient dans la pièce... Deux Lykaios donc, voila qui était parfait.

- Vous me voyez ravi de vous savoir désormais entre ces murs - voila plusieurs jours que je t'attend une réponse. Pardonnez la brusquerie de mes propos qui pourrait sembler de l'impolitesse mais, les Neuf m'en soient témoins, l'heure n'est pas à la discussion et vous n'avez que peu de temps avant de vous mettre en route.

Le Haut-Prêtre de Sancyria marqua une pause, puis reprit. Il ne devait manquer aucun détail pour que ces deux loups puissent ramener dans le troupeau des Divins cette petite brebis égarée qu'était Oliena.

- Je vous ai fais demander ici dans le but de suivre un de nos Soeurs. Voila maintenant plusieurs semaines que la jeune Oliena, Soeur et fidèle d'Aztar, disparaît aux alentours de Sancyria quand vient une heure précise. Alas, mes paroles n'ont eu effet sur elle et la pauvre enfant refuse de délivrer son secret à qui que ce soit.

La Voix de Kidaldir raffermit sa prise sur son sceptre, échangeant quelques paroles avec son daemon sans que personne d'autre ne pu l'entendre.

- Oliena est venue au monde les yeux tournés vers les Divins et aveugles au monde qui nous entoure. Elle ne peut se déplacer entièrement seule et c'est donc son daemon qui la guide à travers la Terre Brûlée... Comprenez que la situation comme le lieu n'ont rien pour rassurer celui qui ne parvient à veiller sur une de ses enfants. Dans quelques heures tout à plus, Oliena reprendra cette étrange routine, s'échappant par une porte sur la muraille Est. Suivez la, je vous prie, suivez la sans vous faire prendre et parvenez à nous ramener son corps et son esprit.

La Terre Brûlée, si chaude et si maléfique, ne pouvait à priori être d'un grand attrait pour la jeune Oliena, et pourtant c'était à cet endroit précis que tout ceux envoyés à sa suite avaient perdus sa trace. Peut être deux lykaios, au flair plus développé que lui ne l'aurait jamais, parviendraient à suivre l'Enfant ? Il ne pouvait que l'espérer - et prier les Divins qu'il s'agisse enfin des bons.

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Le discours était quelque peu pompeux, mais au moins, nous avions de plus amples détails. Donc. Pour résumé, la prêtresse en question se nommait Oliena, elle disparaissait tout les jours à la même heure de la ville et elle était aveugle si bien que c'était son Daemon qui lui servait de guide. … Okay, comment il pouvait perdre la piste d'une aveugle ? D'accord, son Daemon la guidait, mais pitié, vous alliez pas me faire croire qu'elle se mettait à courir et qu'elle distançait les gens. Ça n'avait pas de sens ! Ou alors c'était une bonne grosse bande de bras cassé. Meh. C'était peut être ça. Ame prit la parole.

- Nous allons tacher de nous rendre à cette porte dans les plus brefs délais pour en surveiller les allées et venues.

Il me jeta un léger coup d’œil avant de continuer.

- Serait-il possible d'avoir quelque chose appartenant à cette fameuse Oliena ? Pour son odeur. Dans l'absolu, nous pourrions nous en passer mais vu la situation, mieux vaut être trop précautionneux que pas assez.

On accéda à notre requête. Bon, ben c'était déjà ça. Ame se retrouva bientôt avec un bout de tissus dans les mains. Sans plus de cérémonie, nous saluâmes le Haut Prêtre et priment congés. Bon... Cette fameuse porte sur la muraille est. Alors que je suivais Griffin qui se dirigeait vers notre objectif, la vois d'Ame me sorti de mes pensée.

- Tu ne trouves pas ça bizarre toi ? Elle disparaît toujours à la même heure... On dirait une sorte de rendez-vous.

Je haussais les épaules. Borf, c'était peut être juste une habitude. Un peu comme nous avons toujours faim à peu près à la même heure chaque jour, elle devait ressentir le besoin de s'éloigner de cette ville de temps en temps ou quelque chose comme ça. Ce ne serait pas étonnant. Sancyria ressemblait à un sanctuaire, certes, mais un sanctuaire étouffant.

Un peu avant d'arriver à la porte, je pris ma forme de loup pour me cacher à l'ombre d'un bâtiment. Je m'y allongeais et Ame s'assit à côté, s'appuyant sur moi pour s'installer. Doucement, il vint placer le bout de tissus juste devant ma truffe. Je me mis à renifler l'odeur et à la mémoriser avant de poser ma tête sur mes pattes antérieur. Je fermais les yeux mais mon odorat, lui restait parfaitement éveillé. Ame, Griffin et Suri, quant a eux s'occupait de surveiller les environs avec curiosité.

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Et quand vint l'heure du rendez-vous, on vit dépasser d'un angle le museau frémissant d'un petit animal furetant partout, bientôt suivi d'une jeune femme vêtue d'une sombre robe blanche et d'une cape pourpre.

Elle possédait de longs cheveux châtains qui glissaient doucement sur ses fines épaules pâles et semblaient donner naissance à la cape qui couvrait son corps frêle. Son visage était jeune et beau, bien que la pâleur de son regard mort jeta un étrange éclat sur les courbes de ses traits. Accroché à son poignet pendait une étrange orbe liée par un métal doré.

Le furet fit quelques pas en reniflant l'air avoisinant, puis retourna avec rapidité et habitude se nicher sur l'épaule de sa maîtresse; celle-ci, la main tendue devant elle, laissait glisser ses doigts sur la muraille Est, s'approchant de la porte qu'elle désirait franchir et qui, le Haut-Prêtre l'avait ordonné, n'était pas surveillée. Avec délicatesse, la prêtresse déposa ses mains sur le bois foncé de la lourde porte, puis s'y appuya : la porte s'ouvrit et elle s'engouffra à l'intérieur avant de la refermer.

Quand l'écart creux de la muraille, qui formait une petite pièce donnant sur des escaliers et l'extérieur fut franchit, Oliena prit soin de refermer la seconde porte sur son passage, laissant celle-ci déverrouillée pour son retour prochain. Puis, elle s'éloigna rapidement en direction de la Terre Brûlée, étrange silhouette de rouge et de blanc se détachant sur l'herbe verte de la plaine - et l'horizon gris vers lequel elle s'avançait.

La lumière qu'elle portait à sa main irradiait d'un éclat chaud et orangé, la rendant aisément repérable alors qu'elle continuait de marcher avec un certain empressement... Puis, enfin, ses pieds quittèrent la végétation et la douce Lumière des Divins pour rencontrer la roche noire et chaude qui formait la Terre Brûlée.

La lumière qu'elle tenait brillait toujours avec force.

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Les yeux toujours clos, je sentis une odeur me chatouiller les narines et je me redressai avant même qu'Ame, Griffin ou Suri n'ai aperçu notre "proie". Néanmoins, ça n'empêcha pas mon frère de m'agripper légèrement la fourrure lorsqu'une silhouette s'approcha de la porte pour s'y engouffrer. Je me mis à humer l'air. Pas de doute, c'était elle. Ame commença à se lever, près à la suivre à l'instant. D'un coup de patte sur le sol, je lui fis comprendre de prendre son temps. Nous n'avions pas besoin de la voir pour la suivre, c'était bien là notre avantage. Donc inutile de la coller et de prendre le risque de se faire repérer. Après une ou deux minutes de patience, je me levais à mon tour, Ame sur les talons, ainsi que nos Daemons et nous sortîmes de la ville par le même chemin que la prêtresse.

Malgré la distance que nous avions mit entre elle et nous, elle était encore parfaitement visible. Comment avait-on bien pu la perdre de vue les première fois... C'était aberrant. C'était à rester cloitrer à prier tout le temps qui rendait les gens si incompétent par ici. En plus, elle tenait un truc brillant. C'était pas franchement discret.

Ame et moi nous séparâmes de quelques mètres. Histoire que notre groupe soit moins visible. Il prit un peu d'avance sur moi et je fermais la marche. Je n'avais pas besoin de les voir pour les suivre alors bon... Griffin resta à mes côté, se camouflant entre mes pattes alors que j'avançais lentement, tel un prédateur en traque.

Un prédateur qui s'éloignait de son terrain de chasse habituel... La végétation laissa bientôt place à de la roche. Mpff. Je n'aimais pas ce genre d'environnement. Dans les endroits verdoyant, je pouvais tenter de me faire passer pour un loup lambda, juste un peu imposant. Mais dans cet environnement là... Que viendrait faire un loup ? Devant moi, Ame et Suri continuait de suivre la jeune prêtresse en se fiant à leurs yeux, se cachant là où ils pouvaient trouver une couverture. Au début j'avais trouvé ça inutile... Mais en y repensant, si elle ne voyait pas, ce n'était pas le cas de son Daemon. A mes pattes Griffin marmonna :

- Le blanc se voit facilement sur du noir. La sœur d'âme devrait se salir avant d'être repéré.

Je lui jetais un rapide coup d’œil avant de hausser les épaule. Rapidement, je me mis à couvert et me roulait dans la cendre. Griffin fit de même. Cela ne nous prit que quelques secondes mais nous fit quand même perdre un peu de terrain. Heureusement que l'odeur restait...

Enfin... De toute manière, la prêtresse se détachait tellement du paysage qu'il faudrait être aveugle pour la louper longtemps. ... C'était facile de la suivre au final. Trop facile. Où était l'arnaque ?

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La Lumière ne cessait de briller, la distance entre Sancyria et elle s'allonger, et pourtant Oliena ne ralentissait en rien l'allure, ni même ne semblait réellement s'inquiéter de son absence. Parfois, elle trébuchait sur un relief un peu dissimulé de la Terre Brûlée, crevassée çà et là, provoquant l'envol d'un petit nuage de cendres grises autour de ses pas légers. De temps en temps, la toux aigu de son daemon résonnait dans le silence de la plaine.

La forme blanche et rouge continuait son avancée lumineuse et silencieuse à une certaine distance des aventuriers, tranchant avec la noirceur de l'endroit et l'ambiance effroyable qui s'en dégageait. Ce fut ainsi pendant une vingtaine de minutes, et puis soudainement, brutalement...

Oliena disparut, effacée comme le vent souffle une bougie.

La lueur qui l'accompagnait avait entièrement disparue de la Terre Brûlée. Le vent chaud et sec ne portait que les bruits des cendres frottant la terre. Dans l'horizon apparaissaient les noires montagnes de Sévilys, récifs plongeant dans la mer des cendres... Mais c'était bien tout ce qu'on pouvait apercevoir en ces lieux.

La Prêtresse s'était tout bonnement évaporée et il était bien difficile d'expliquer ce qui venait de se produire...

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L'environnement sembla bien plus calme tout d'un coup. Moins de mouvement ? Pour quelle raison ? M'enfin. La piste continuait, c'était le plus important. Peut être la prêtresse avait-elle simplement disparut de mon champ de vision. Non loin devant, Ame c'était stoppé et observait les environs. Il se grattait le crâne l'air perplexe. ... Non mais fallait nous prévenir qu'elle était magique aussi leur prêtresse. Les gens normaux ne disparaissent pas comme ça !

Je rejoignis Ame aux pas de course suivit de près par Griffin. Lorsque j'arrivais à sa hauteur, il laissa tomber ses bras avant de placer une main sur ses hanches. Suri se mit même a virevolter autours de nous, s'éloignant et revenant à intervalle régulier.

- ... J'ai rien compris.

... De quoi ? Griffin regardait les environs, aussi perplexe que lui. J'avais loupé quoi ?

- Personne ne disparait subitement comme ça... Son odeur est toujours là ?

Mmh ? Non pourquoi est-ce q... Comment ça elle avait disparut subitement ?! ... Remarquez, ça expliquait l'absence de mouvement. Mais voyons le bon côté des choses : toutes pistes n'étaient pas perdu.

Collant ma truffe sur le sol, je me mis à suivre mon odorat. Avec un peu de chance, Ame finirait bien par apercevoir quelque chose. Lui, Griffin ou même Suri.

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L'endroit sur lequel les aventuriers se trouvaient n'était à première vue rien de plus qu'une autre partie morte de la plaine. Le sol grisâtre à la limite du noir s'émiettait comme asséché depuis des années, formant d'étranges motifs naturels sur lesquels il était aisé de trébucher.

Peut-être était-ce pour cette raison que le furet qui accompagnait la prêtresse n'avait pas fait attention aux gens qui la suivaient ; ses yeux étaient demandé ailleurs et Oliena avait besoin de lui pour ne pas chuter alors... Qu'elle descendait.

En fonction de l'angle où l'on se trouvait, il ne s'étendait devant qu'une terre triste et lugubre, provoquant une douce chaleur plus repoussante qu'attirante... Mais il suffisait de se tourner quelque peu pour voir les angles et les contours se distinguer de la poussière, et surprendre les individus qui se trouvaient là.

Sombre entaille éventrant la terre, une crevasse s'étendait là, profonde comme une vieille plaie mal soignée, dissimulée sur la plaine qui n'en était pas vraiment une par ses couleurs et ses formes. Non loin de l'emplacement où ils se trouvaient, une crevasse plus fine permettait de descendre dans la principale.

En bas dans le ventre de la terre, il n'y avait, à première vue, rien. Des roches couleur d'encre, forme effilée ou simple amas rocheux et plats, étaient bien la seule chose qui poussait dans cette cicatrice... Et au bout de celle-ci, enfoncée dans la paroi, se trouvait un énorme amas rocheux.

Dégagé et laissé béant à certains endroits, l'amas semblait former ce qui ressemblait aux fenêtres et porte d'une grotesque maison de pierres sombres et maléfiques. Par les encoches qui servaient de "fenêtres", il émanait ce qui ressemblait à une lueur orangée...

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Je continuais d'avancer, truffe au sol, ne regardant que très peu mon environnement. Je me rendis vite compte que c'était stupide. Et pas de manière très agréable. Soudain, le sol sembla se dérober sous mes pattes et je tombais dans le vide. Un bruit sourd se fit entendre et je serrais les crocs pour étouffer un jappement. La discrétion... Tu parles. La discrétion elle devait être morte et enterrée là ! Je me relevais péniblement, des petits cailloux tombant également sur le sol et Ame me rejoignit. Tiens ? Au moins, il était observateur. Il savait où mettre les pieds, lui. Griffin était sur ses talons, avançant avec agilité et Suri, elle n'avait pas de problème pour avancer. Les avantages d'avoir des ailes.

Mon petit frère s'assura que je n'avais rien et nous continuâmes notre route. La piste bifurquait sur une autre crevasse. Urgh... Que c'était étroit... Enfin. Je passais en premier et Griffin fermait la marche, regardant derrière nous. C'était un véritable coupe gorge. L'endroit parfait pour une embuscade.

Je fis encore quelques pas avant de m'arrêter net. Devant nous, un tas de pierres. Je reniflais alors qu'Ame chuchota.

- On dirait qu'il y a de la lumière là dedans...

De la lumière hein ? Bon. On allait vérifier ça tout de suite. Ma chute avait dû réveiller ma mauvaise humeur, mais le jeu du chat et de la souris, ça va bien deux minutes. Je commençais en avoir ma claque de courir après la prêtresse. D'un pas lent, je me dirigeais donc vers ce tas de cailloux. Dans mon dos, je crus entendre un début de protestation qui s'étouffa de lui même, de peur d'être trop bruyant. Je fis donc comme si de rien n'était et passait ma tête dans ce qui servait de porte à cet abris de pierre. Bon. C'était quoi cette fois cette connerie ?

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Alors que le groupe envoyés par Sancyria s'approchait, tous parvenaient de mieux en mieux à entendre les étranges voix qui provenaient de cette même maison de pierre d'où émanait la douce lueur. Une voix d'homme, particulièrement profonde, flottait dans l'air.

- Oliena, je t'avais dis de ne pas reven-

Elle fut coupée par une voix féminine aux accords fluets et un peu précipité.

- Mais Valefar je voulais te revoir et-

Il y eu un bruit mou, puis ce fut le silence dans la grotte servant d'habitacle... Du moins jusqu'à ce que les Lykaios s'en approchent de quelques mètres.

- On vient-Reste derrière moi.

Cette fois, un sifflement métallique termina la discussion.

Quand Okami passa la tête dans l'embrasure de la porte, elle ne put que voir les deux individus qui les y attendaient : Oliena, la prêtresse aveugle, se tenait dos collé à la paroi, son daemon enroulé autour de son cou, une main posée sur le mur comme si sentir le monde autour d'elle parviendrait à la protéger un peu plus. Devant elle se tenait un homme. Il était grand et fort bâti, faisant rempart avec son corps devant la jeune femme, vêtu de cuir et de tissu. Sa peau aux couleurs humaines arboraient d'étranges reflets grisâtres; ses oreilles étaient pointues et de longs cheveux noirs, décorés d'étranges idoles, encadraient un visage sec où apparaissait la plus inquiétant particularité de l'individu : ses yeux.
Les deux prunelles couleur de lave luisaient de manière inquiétante et envoutante dans les ombres de la grotte, fendues en deux par des pupilles longues fixées sur les étrangers.

Dans sa main en revanche se trouvait un sabre marqué d'étranges symboles, brillants de manière inquiétante sous la lumière que tenait Oliena.

L'individu semblait prêt à attaquer les intrus... Tout comme le puma qui, sur des rochers en hauteur, s'apprêtait à bondir... Une voix un peu faible leur parvint ; Oliena sentait que quelque chose n'allait pas dans la scène qui se jouait.

- Qui, Valefar, qui ?

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Des voix ? Qu'est-ce que... A peine avais-je passé ma tête dans l'embrasure de la porte que mes lèvres découvrirent mes crocs. Ça puait le démon ici. Et pour cause, le propriétaire de cette sombre odeur se trouvait juste en face de moi. Et derrière lui, la prêtresse. Je me mis à gronder de plus belle. Qu'est-ce que c'était encore que ce foutoir. Je fis un pas en avant, les poils hérissés, ignorant la menace de la lame ou du puma non loin. Honnêtement, je n'avais aucune idée de qui était ce gars et de ce qu'il faisait ici. Mais je savais une chose, c'était un démon. Et un démon, ce n'est jamais de bon augure. Encore moins s'il se trouve un peu trop prêt d'une prêtresse. Mes yeux ne quittait pas la menace qui me faisait face, entre mes pattes, Griffin fit son apparition, feulant alors que ses prunelles verte fixait son cousin félin. Dans notre dos, j'entendis des bruit de pas. D'abord normaux. Ils se stoppèrent brusquement avant de devenir précipité lorsque je levais une autre patte pour m'avancer davantage.

- Who who who who. Who.

Rapidement, je vis une ombre volante passer dans mon champ de vision et faire face à Griffin lui bouchant la vue de ses grande ailes écartée. Pour ma part, je me retrouvais avec un Ame visiblement inquiet à mes côtés. Bon. Notons au moins un bon point, il n'était pas assez stupide pour se mettre entre moi et le démon ou bien lui tourner complètement le dos. Au lieu de ça, il se tenait non loin, les bras en avait et légèrement lever comme pour me faire comprendre qu'il fallait que je me calme. De temps en temps, il jetait des coup d'oeil furtif sur le côté, vérifiant que nous n'aurions pas à subir une attaque en traitre.

- Est-ce que ce serait possible que tout le monde se calme s'il vous plait ? Je suis à peu près certain que personne ici ne veux que cette histoire finisse en bain de sang alors autant ne pas commencer.

Je poussais un long souffle dans sa direction, ne cachant pas mon air bougon. Pour un gamin tremblant et avec une faible espérance de vie dans ce genre de situation, il me paraissait bien sur de lui. Quoi qu'il en soit, je pouvais toujours faire cet effort. D'autant qu'avec la prêtresse si près de la zone de conflit il y avait des chance pour qu'elle finisse blesser en cas de combat. Je ne montrais plus les crocs. Néanmoins, mes oreilles restaient plaquées contre mon crâne et quelques plis était toujours visible.

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Le dénommé Valefar s'apprêtait à débuter le combat avec le grand loup blanc quand vint s'interposer un jeune homme, lui bloquant le passage... Mais également celui du loup. Oliena, qui avait posée une main sur son dos, semblait également le retenir, et bien que la situation ne sembla guère lui plaire, le démon resta immobile... Et prêt à frapper.

- Des pisteurs, Oliena.

Sur le visage de la prêtresse vint fleurir un mélange de tristesse et d'inquiétude, mais elle resta silencieuse derrière l'individu armé. Le puma, qui dominait la scène, émettait un grondement sourd et bas, sa queue fouettant l'air tout comme celle du démon alors qu'ils fixaient le petit groupe d'intrus.

Les paroles du lykaios n'eurent hélas que peu d'effet sur le démon et son âme-soeur, qui devant l'attitude de la plupart des individus devant eux décidaient de ne pas baisser leur garde le moins du monde. La prêtresse, quant à elle, se mordait les lèvres devant le spectacle qu'elle ne pouvait voir, tandis que, faisant le tour de sa nuque, son daemon semblait observer le moindre mouvement avec la plus grande attention.

- Dis lui de se calmer ou de sortir et là nous pourrons faire de même.

L'attitude de la Lykaios transformée n'était pas à la discussion, et même dissimuler ses crocs ne pouvait pas convaincre Valefar qu'elle ne tenterait pas une attaque dès qu'il aurait baissé son arme...

Se glissa alors, avec une grande douceur, la prêtresse Oliena sur le côté, sa main glissant du dos à l'épaule de Valefar pour ne pas le lâcher mais également ne pas perdre contact avec le monde tactile. Elle était venue malgré ses protestations, c'était à elle de régler le conflit. Le démon, quant à lui, tourna légèrement la tête vers elle et dériva sa lame devant elle, comme pour la protéger.

- Est-ce... Est-ce le Haut-Prêtre qui vous envoient ? Oh, ce ne peut être que lui...

Son visage semblait se décomposer à mesure qu'elle comprenait l'ampleur de sa bêtise; ses yeux morts fixaient le néant, et pourtant ses traits trahissaient petit à petit une infinie tristesse.

- Je rentrerais avec vous si vous le souhaitez mais par Aztar cessez les menaces je vous en prie.

Oliena appelait le Divin de la Justice en désespoir de cause, et peut-être se pencherait-il sur son histoire et accepterait de lui venir en aide.

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Je ne pouvais m'empêcher de renifler bruyamment. Ame était au milieu, possiblement à porté de lame et l'autre démon ne semblait pas prêt à baisser son épée. Sans compter le fait qu'être prise pour une idiote incapable de comprendre quoi que ce soit sans intermédiaire était loin de me ravir. Griffin ne semblait pas plus enchanté. Ses yeux se plissèrent et ses pupilles se retracèrent avec mépris. Puis une voix attira l'attention de notre petits groupes. Mmh. Son expression faisait presque de la peine à voir. Sans que je puisse vraiment y faire quoi que ce soit, je sentis mes oreilles changer de position. Elles étaient toujours basses mais plus plaquée sur mon crâne. Mon Daemon ne broncha pas, lui, se contentant d'observer la scène avec froideur. Quant à Ame et Suri... Leurs oreilles basses trahissaient leurs pensées. Mon frère tourna son regard vers moi. Bon. Il fallait croire que je n'avais guère le choix. Avec un soupir, je me redressais avant de me laisser tomber en arrière, m'essayant lourdement. Là. Il était content le démon ? Il avait intérêt. De toute manière, je ne ferais pas plus. Pas tant qu'il aurait sa lame levée en tout cas. Griffin lui même arrêta de feuler. C'était le mieux qu'on pouvait attendre de lui, le connaissant. A vrai dire, le félin semblait même prompte à arrêter la conversation ici. La prêtresse était d'accord pour venir. Alors à quoi bon trainer ? Ils l'emmenaient avec eux, le Haut-Prêtre était content, fin de l'histoire. Mais c'était sans compter sur la curiosité naturelle d'un certain Lykaios.

- C'est bien le Haut-Prêtre qui nous envoie, oui. Il s'inquiète pour vous, il nous a demandé de vous suivre et de vous ramenez.

Elle devait déjà se douter de ça. Mais ça ne faisait pas de mal de mettre tout le monde au jus.

- Je dois avoué que je me suis posé beaucoup de question lorsqu'il nous a raconté vos mystérieuses disparitions. J'avais quelques idées mais je dois admettre que je m'attendais à tout... Sauf à ça.

Il posa rapidement ses yeux sur le démon. C'est sur que voir une prêtresse de faire défendre pas l'une de ces créatures c'étaient assez... Bizarre.

- Je sais que ça ne se fait pas de se mêler des affaires des gens...

Je l'interrompis d'un claquement de mâchoire qu'il traduisit rapidement.

- Et qu'au lieu de poser des questions, nous devrions remplir notre mission mais... Est-ce que c'est possible de savoir le pourquoi du comment de ce qui se passe ici ? ... S'il vous plait ?

Il se mit à regarder le sol, comme un enfant un peu honteux qu'on le reprenne mais son naturel revint bien vite. Griffin se remit à fixer le puma. Il avait beau avoir cessé de feulé et rentrer ses griffes, je le sentais tendu. Ce n'était pas étonnant. Moi même, j'avais beau m'être assise, je ne pouvais m'empêcher d'attendre un coup bas de la part du démon. La réputation de son espèce le précédait.

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Face à la coopération de la louve blanche, Valefar accepta de baisser quelque peu sa lame. Il n'avait pas l'air pour autant détendu et semblait sur ses gardes, scrutant les intrus de ses étranges yeux brûlants. Oliena, à ses côtés, ne semblait cependant pas plus soulagée. Les paroles du jeune Lykaios faisait leur oeuvre.

Dans son coin, le puma s'était plaqué ventre contre la roche et continuait d'observer en silence ce qui se déroulait devant eux. Nul n'aurait pu dire s'il entretenait une discussion avec le démon ou non. Alors que l'enfant pose son regard sur lui, Valefar soutient le contact avec une certaine méfiance.

- Je sais que ça ne se fait pas de se mêler des affaires des gens...

Valefar ne semblait pas contre, loin de là. Oliena, en revanche, était entièrement sortit de derrière son protecteur et malgré son trouble apparent semblait enfin prête à faire face autant que possible aux problèmes qu'elle avait causée.

- Et qu'au lieu de poser des questions, nous devrions remplir notre mission mais... Est-ce que c'est possible de savoir le pourquoi du comment de ce qui se passe ici ? ... S'il vous plait ?

La Prêtresse d'Aztar tourna le visage vers le démon et lui-même plongea son regard dans les yeux morts de la jeune femme. Il serrait les mâchoires, mais cela ne semblait plus à du mécontentement ou de la colère, plutôt à de l'inquiétude envers cette jeune religieuse à ses côtés. Elle, pourtant aveugle, sembla comprendre quelque chose et elle fit face à l'enfant, le daemon sur son épaule toujours attentif. Il ne disait mot - il ne fallait guère parasiter les sens de son âme-soeur.

- Je... Eh bien, j'ai rencontré Valefar il y a plus d'un mois; il m'a aidée quand je m'étais aventurée à l'extérieur à la recherche de plante.

Et comment ; c'est lui qui lui avait discrètement permis de remonter à la surface de la crevasse quand elle y avait chuté, lui permettant de retrouver ses soeurs folles d'inquiétude de l'avoir perdue.

- Je suis revenue pour le remercier et, je n'aurais jamais cru qu'il s'agissait d'un des démons dont on m'avait toujours raconté les horreurs... J'appréciais sa compagnie et il est devenu rapidement évident que nous étions... Enfin, je sais très bien que le Haut-Prêtre ne me pardonnerait jamais ni ne m'autoriserait à continuer de le voir, mais croyez-moi je ne vois pas les visages mais je lis les coeurs et les âmes, et je peux vous dire que Valefar n'est pas mauvais...

L'intéressé avait posé sa main sur l'épaule de la jeune femme, et son attitude de chien de garde devenait plus évidente maintenant qu'une partie de l'histoire était révélée aux traqueurs... Il avait essayé de ne pas dire un mot pour ne pas aggraver le cas de la jeune femme à ses côtés, mais c'était pourtant lui qui termina les explications de celle-ci.

- La lumière qu'Oliéna porte me permet de savoir quand c'est elle qui vient. Je lui avais demandé de ne plus risquer ainsi son rang et sa foi en s'aventurant ainsi à ma rencontre mais...

Mais c'était en fin de compte bien douloureux pour les deux, et aucun Divin ne semblait s'être offusqué de ce qui se jouait devant leurs yeux... Du moins, jusqu'à maintenant. Restait à savoir ce que ferait ces inconnus : et si les Divins avaient, oui ou non, choisis de s'opposer à cette union.

QUÊTE - Le secret d'Oliena

Les oreilles droites, j'écoutais les "explications" de cet étrange duo. J'avais du mal à comprendre ce qu'un démon et une prêtresse pouvait bien faire ensemble. Ce n'était pas... Normal, à proprement parlé. Pas avec la réputation qu'avait les deux camps. Et leur explication... Ne faisait aucun sens à mes oreilles. J'entre-ouvris simplement la gueule, incrédule. Qu'était-ce encore que cette folie. Griffin semblait aussi, si ce n'est aussi plus, perplexe que moi. Et Ame resta silencieux un long instant avant qu'un :

- Oh.

Ne lui échappe. Seule Suri ne semblait pas étonnée le moins du monde. Elle continuait simplement de virevolter joyeusement. Peut être un peu trop au vue de la situation et des risques qu'elle représentait. Je trouvais la petite prêtresse bien naïve pour penser que le Haut Prêtre se contenterait de "ne jamais lui pardonner et de l'empêcher de revoir son cher démon". Non, ça ce serait le minimum. Dans le pire des cas, elle serait répudier par les laquais des Divins et je ne donnais pas cher de la vie de celui qui avait ainsi perverti une prêtresse.

- Je m'attendais à beaucoup de chose. Mais ça, ça n'en faisait pas partie.

Dit Ame en se grattant l'arrière du crâne, visiblement en pleine réflexion. Son regard croisa le mien et il commença a reculer doucement.

- Vous voulez bien nous excuser quelques petites secondes ?

Sur ses mots, il me fit signe de le suivre. Le jetais un rapide coup d’œil au démon et à la prêtresse avant de m’exécuter, reprenant une forme humaine dans la foulée. Le plus gros du danger semblait passé... Et même si ce n'était pas le cas, se battre si près d'une aveugle risquait de la blesser plus qu'autre chose. Là n'était pas mon objectif. Une fois éloigné, un petit conseil de quatre se forma : Ame, Griffin, Suri et moi-même. Ce fut l'adolescent qui prononça les premiers mots :

- Qu'est-ce qu'on fait ?

Griffin eut un haussement d'épaule.

- Il serait sans doute mieux de remplir la mission confier par le Haut-Prêtre si la meute veut bénéficier d'un peu de calme.

Griffin restait terre à terre. Je ne pouvais lui en vouloir. Il fallait bien que l'un d'entre nous le soit.

- Mais ce n'est pas juste... Que je sache, ils sont libres et leur relation ne concerne personne d'autre qu'eux.

Griffin feula.

- Le Gamin Idiot devrait le savoir depuis le temps, rien n'est juste dans la vie.

Ame et Griffin continuèrent à débattre sous nos yeux attentif à Suri et moi même. Pour ma part, j'avais déjà mon avis sur la question. Je tournais le dos à ce "débat" et ne relevais même pas lorsqu'Ame me rappela. Pour le coup, j'étais de son avis. Je ne faisais pas confiance aux démons. Ils étaient ce qu'ils étaient et de mon point de vue, il était fou d'ainsi s'y fier. Seulement voilà, je n'étais personne pour m'interposer face aux sentiments d'autrui. D'autant que du peu que j'en avais vu, ils étaient partagés, ça se sentait dans l'air. Je pouvais les juger, ne pas être d'accord, ne pas comprendre, mais au final, je n'avais pas à m'y mêler. Ce n'était pas mon droit, pas plus que celui du Haut Prêtre ou de n'importe quel Divin.

Cependant, une question restait.

- Pourquoi restes-tu à Synciria ? Tu as plutôt l'air d'essayer de filer à la première occasion. Pourquoi y retourner à chaque fois ?

Demandais-je en retournant face au duo, le reste de ma famille sur mes talons.

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Perplexe paraissait Oliena quand les envoyés de Sancyria demandèrent quelques instants en solitaire, mais Valefar lui était plus que méfiant. Couvrant la prêtresse d'un de ses bras, sa queue fouettant l'air comme un chat mécontent, il semblait comme sa compagne se doûter que la révélation qu'ils venaient de faire n'allait plaire qu'à peu de monde : la question était cependant de savoir ce que ces gens indignés feraient une fois leur béatitude passée.

Doucement, la jeune femme releva le visage vers son amant, posant ses yeux vitreux sur celui qu'elle aimait, avant de venir blottir ses traits fins vers le cou du démon qui déposa un baiser au creux de ses cheveux. Elle murmurait des choses que nul autre ne pouvait entendre, mais son visage trahissait une certaine inquiétude et la gravité de ses paroles. Valefar, quant à lui, ne lâcha pas son arme. Quand revint la famille de canidés, tout deux semblaient s'être ressaisis et affichaient un air mêlant sérieux et détermination.

- Pourquoi restes-tu à Sancyria ? Tu as plutôt l'air d'essayer de filer à la première occasion. Pourquoi y retourner à chaque fois ?

Le furet sur l'épaule d'Oliena s'agita quelques instants, semblant murmurer quelque chose dans l'oreille de son âme-soeur qui, si elle l'écouta, ne laissa rien paraître.

- Sancyria est ma maison. Ce sont eux qui m'ont élevée, nourrie, logée, qui m'ont accueilli quand mes parents m'y laissèrent sans un regret. Je ne peux décemment les abandonner ainsi...

La voix de la prêtresse faiblit et se tut tout comme sa réponse, comme si elle venait de se perdre dans ses propres pensées et se concertait en elle-même sur la démarche à suivre.

Le démon, qui avait été rejoint par le sien, continuait quant à lui de fixer le petit groupe. Il avait commencé de manière imperceptible à baisser la lame avec laquelle il les menaçait : désormais, Valefar paraissait plus concerné et inquiet que véritablement sur la défensive, bien qu'il traîna encore, dans ses étranges yeux orangés, la lueur de défi d'un félin prêt à bondir au moindre mouvement.

QUÊTE - Le secret d'Oliena

Ma question sembla soulevé une vague de murmures de la part du Daemon de la jeune aveugle. Et sa réponse ne se fit pas attendre. Sa maison, la peur des les abandonné, hein... Je baissais les yeux vers le sol, sans doute plus touchée par ces paroles que je n'aurais dû l'être. ... Les choses auraient peut être été différentes si je l'avais eu aussi cette peur, pas vrai ? ... Sans doute que je ne le saurais jamais. Un silence pesant s'installa sur notre petit groupe et Griffin fut le premier à le briser.

- C'est une douce prison que l'attachement à son foyer. Cela reste néanmoins une prison.

Mes oreilles se dressèrent. J'ignorais si je devais y voir un message caché ou non. Je savais de source sur que Griffin n'avait jamais regretté notre fugue. Selon lui, si nous ne l'avions pas fait, toute notre famille aurait été tué. Et bien... Peut être. Mais peut être aussi que j'aurais pu prendre mes parents dans mes bras une dernière fois avant que...

- On finit tous par quitter la maison, tôt ou tard. Ce n'est pas une question d'abandon c'est juste... juste suivre le chemin vers lequel la vie nous guide.

La voix d'Ame me coupa dans mes pensées. Je lui jetais un rapide coup d’œil. Il hésita un instant avant d'ajouter :

- Et... Et pour être honnête, tu es chanceuse de faire parti de ceux qui peuvent choisir le moment de leur départ.

Suri poussa un petit cri aiguë avant de poser sa truffe sur sa joue comme pour le remettre sur pieds. ... Par tous les Dieux... A croire qu'on commençait tous à devenir déprimé à cause de notre histoire de famille. Bon. Il fallait que quelqu'un redresse un peu la barre. Je me raclais la gorge.

- Bon, tu sais quoi ? C'est ta vie après tout, le choix te revient. Qui sommes-nous pour dire ce qui est bien ou mal ?

Je me mis à la fixer dans les yeux. ... Ce qui ne servait à rien, hein, strictement, je vous rappelle qu'elle ne voyait rien. Mais sur le coup... Je sais pas, je m'étais sentis obligé de faire ça. L'habitude sans doute.

- Je ne vais pas te mentir : non, partir ce n'est pas facile et ce n'est même pas dit que ça te rende plus heureuse. Mais tu sais quoi ? C'est certain que rester à Sancyria éloigné de ton cher et tendre n'est pas une meilleur idée. Il n'y a pas de bon ou mauvais choix. Dans un cas comme dans l'autre, il y aura des concessions à faire. Alors...

Je m'interrompis dans un soupir las alors que je sentais ma voix faiblir. Oh bordel... J'avais dit quoi sur le "redresser la barre" déjà ? Je pris le temps de me racler la gorge pour la remettre un peu état avant de reprendre.

- Alors essaies...

Mon regard glissa vers le Démon. Ils étaient deux dans cette histoire... Pas de raison qu'il soit mis à l'écart.

- Essayez juste de prendre un chemin que vous n'aurez pas à regretter.

Pas trop du moins. C'était ça le plus terrible avec les regret : ils nous bouffaient, mais peut importe notre chemin, on en aurait toujours. Au moins un minimum.

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Les deux amants écoutaient la lykaios, son chat et son entourage avec une certaine attention, et bien que l'expression d'Oliena resta d'une neutralité absolue, il n'était guère compliqué de comprendre la suite de sentiments qui traversait le démon et s'affichait un peu trop sur son visage...

Quand enfin, la suite d'explications du groupe fut terminée, le visage d'Oliena changea du tout au tout, affichant une expression contrariée qui sembla même étonner son compagnon à ses côtés. Pourtant, elle n'ajouta rien de plus qu'un simple.

- Je vois.

Expression ironique que la jeune fille venait d'utiliser, et pourtant elle semblait s'être à nouveau perdue dans ses réflexions, cherchant sûrement le meilleur choix, les conséquences que cela aurait, ou alors simplement le soutien d'un Divin qui se serait penché sur leur cas. Valefar, voyant l'attitude de sa compagne, se déplaça doucement en avant par rapport à elle, et continua la discussion avec un air à la limite de la reconnaissance, qu'on ne lui connaissait pas encore, sa queue fouettant néanmoins l'air en trahissant la nervosité et méfiance qu'il conservait encore.

- Je ne peux que vous remercier du choix que vous avez fait : mais cela vous causera probablement des ennuis et je ne peux vous laisser comme ça.

Il fixa un instant la lykaios, puis reprit.

- Je ne sais pas ce que vous avez promis Sancyria, mais je dois vous aider à l'obtenir. Il faut trouver ce que vous annoncerez au Haut-Prêtre en retournant dans la ville sainte.

QUÊTE - Le secret d'Oliena

La jeune aveugle sembla se murer dans sa réflexion et son compagnon prit la parole. Mmh ? Nous causer des ennuis ? Cette remarque me fit presque rire jaune, un peu plus ou un peu moins, cela changeait quoi à présent ? Nous avions déjà des gardes aux trousses, alors ce n'était pas une bande de prêtres et leurs chevaliers qui allaient me faire peur. Surtout qu'ils avaient sans doute des affaires divines plus importante à régler... Comme... Heu... Je savais pas à vrai dire, mais il y en avait surement.

- Je ne sais pas ce que vous avez promis Sancyria, mais je dois vous aider à l'obtenir. Il faut trouver ce que vous annoncerez au Haut-Prêtre en retournant dans la ville sainte.

Je croisais les bras songeuse. Ouais, c'était pas faux ça. Mais Griffin semblait avoir une idée bien différente sur la question.

- Encore faut-il que la meute y retourne.

Je levais un sourcil interrogateur dans sa direction. Qu'est-ce qu'il voulait dire au juste ?

- Après tout, la jeune prêtresse n'a pas encore fait son choix.

J'aperçus Ame hocher légèrement la tête. Il n'avait pas fait de remarque particulière au sujet de ce qu'il considérait comme "le bon choix", contrairement à Griffin, cependant nul doute qu'il avait sa petite idée... Et que son avis était bien tranché. Pour ma part je me contentais de reporter mon attention sur le démon.

- Ce que je veux, c'est un endroit tranquille pour réfléchir à une proposition sans craindre une quelconque attaque de garde.

J'entendis un souffle agacé à mes côtés.

- On se demande quand même pourquoi tu as besoin d'y réfléchir...

Ame avait levé les yeux au ciel jusqu'à ce que je le toise avec un claquement de mâchoire.

- ... J'ai rien dit.

Je poussais un soupir en secouant la tête avant de reprendre ma discussion.

- Quoi qu'il en soit, que ce soit à Sancyria, en haut d'une montagne ou même sous terre, je m'en moque. Je veux juste ne pas avoir à penser à d'éventuelles mauvaises rencontres.

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Sujet: Re: QUÊTE - Le secret d'Oliena [Okami Tsukiyo]

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